« Seigneurie » : différence entre les versions
(Nouvelle page : La société médiévale se composait de '''trois ordres '''où chacun tenait une place bien définie. <u>Il y avait :</u> *'''Ceux qui combattait ''': les princes, les seig...) |
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La société médiévale se composait de '''trois ordres '''où chacun tenait une place bien définie. |
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<u>'''1) Le régime seigneurial'''</u> |
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<u>Il y avait :</u> |
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La seigneurie fut créée parce que la violence et l'insécurité régnait. Alors les paysans se sont mis sous la protection du seigneur. Ce dernier" en échange? imposa des droits et des exigences. |
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*'''Ceux qui combattait ''': les princes, les seigneurs, les chevaliers |
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La seigneurie est le domaine exploité par le seigneur. Il impose des droits aux habitants. Son domaine se compose d'une réserve que le seigneur garde pour sa subsistance et des manses (des petits champs) cultivées soit par des hommes libres, soit par des serfs. Le seigneur a le droit de recevoir des cens ( = comme loyer de sa terre occupée ) et un payement en nature, le droit d'exiger la justice et le droit de chasse. |
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*'''Ceux qui priaient''' : les hommes d’Eglise |
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*'''Ceux qui travaillaient''' : les paysans |
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La '''société féodale '''était organisée très '''hiérarchiquement'''. Elle était en grande partie composée de paysans (80 à 90 % de la population).Au-dessus d’eux viennent les nobles, les grands seigneurs (grands propriétaires) et les petits seigneurs (petits propriétaires). Plus haut, l’Eglise (les évêques étaient aussi haut placés que les seigneurs). Au sommet se trouve le roi, qui possédait les plus grands domaines et, en théorie, le royaume tout entier. |
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Les personnes qui composent la seigneurie sont : |
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C’était un monde assez fermé. En effet, la plupart des hommes vivaient dans un univers qui ne dépassait pas les limites des terres de leur seigneur. Ils ne savaient pas ce que signifiait le mot « nation » et ne considéraient pas comme des « Français » mais comme « les sujets du seigneur X ». En outre, toute leur vie, on appartenait à l’ordre au sein duquel on était né. |
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- le seigneur: c'est un noble qui est chevalier. Il existe deux types de seigneurs, des seigneurs ecclésiastiques et des seigneurs domaniaux. |
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- les tenanciers libres : ce sont des paysans. |
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- les serfs: ce sont des paysans qui ne sont pas totalement libres. |
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Appelés rustres, manants ou vilains, '''les paysans forment plus de 90% de la population de l’Europe médiévale.''' |
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<u>'''2) La société féodale et les liens vassaliques'''</u> |
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Ils travaillaient autour du château de leur seigneur. Sauf de rares exceptions, les paysans ne possèdent pas leurs terres : ils travaillent à la tenure que leur seigneur leur cède à vie. Celle-ci se compose en général d’une maison, d’un jardin, de terres labourables, parfois de près et de vignes, et du droit d’utiliser la forêt. En échange, le paysan doit au seigneur des corvées et de nombreuses redevances (sommes d’argent, parties de la récolte ou produits de l’élevage). Qu’il soit libre ou serf, il est toujours dépendant du seigneur qui possède sa terre et qui a aussi une autorité quasi entière sur lui. |
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Dans la société féodale, les nobles tiennent évidemment la première place avec le clergé. Les paysans forment la troisième et dernière classe de cette société. La situation des paysans est la plupart du temps très misérable. Qu'ils soient paysans libres ou serfs, ils sont soumis aux droits seigneuriaux, c'est-à-dire qu'ils doivent des redevances et des corvées de toutes sortes au seigneur. Les plus malheureux sont les serfs, taillables et corvéables à merci (suivant le bon plaisir du maître). |
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La vie des paysans médiévaux est faite d’un travail incessant et de la crainte permanente de la guerre et de la faim. Certains, qui peuvent ou savent profiter des progrès de l’agriculture, s’enrichissent et agrandissent leur tenure : on les appelle les laboureurs, car ils possèdent souvent une charrue et un attelage. Les plus pauvres sont les brassiers ou manouvriers : leur tenure est trop petite pour subvenir à leurs besoins. |
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Lorsque la terre devient la seule source de richesse, c'est-à-dire quand celle-ci provient presque uniquement des produits d'agriculture, les rois ont l'habitude de céder, en reconnaissance des services rendus des parties de leur domaine. Ils ne peuvent plus donner de l'argent, car la monnaie est devenue rare. A la suite des invasions normandes, lorsqu'ils perdent ce qui leur reste d'autorité, les bénéficiaires gardent pour leurs descendants les terres qu'ils ont reçues: elles sont appelées « fiefs ». De là sont apparus les liens vassaliques. Lorsqu'un homme se met sous la protection d'un autre homme plus puissant, ce dernier lui cède le fief, lors d'une cérémonie qu'on appelle « Investiture ». L'homme qui se place sous la protection de celui qui est plus puissant devient le vassal et possède des devoirs envers son protecteur, son suzerain. |
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=== Les serfs === |
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<u>'''3) Le seigneur'''</u> |
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Même si l’esclavage disparaît d’Europe vers le 10e siècle, il existe jusqu’à la fin du 13e siècle des paysans dont le corps appartient à leur seigneur : les serfs.<br>'''Ces hommes ne possèdent aucun bien et ne peuvent quitter la seigneurie ni se marier sans l’autorisation du seigneur. Ils doivent des redevances et des corvées très lourdes ainsi qu’une taxe spéciale, le chevage.''' |
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Le seigneur est un guerrier professionnel entretenu par les habitants des domaines. Il mène une vie active et brutale. Les occupations principales sont la guerre, la chasse et les tournois dangereux. |
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Ils ne peuvent transmettre leur terre à leurs descendances qu’en acquittant un autre droit : la mainmorte. |
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Dès l'âge de sept ans, il apprend l'art de l'équitation, le maniement des armes apprend à secourir les non-combattants. Ecuyer vers 12 ans, il recevra ses armes de chevalier entre 16 et 18 ans, lors de la cérémonie de l'aboutement. |
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Aux 12e et 13e siècles, quand les besoins d’argent des seigneurs augmentent, ils accordent la liberté à leurs serfs contre de fortes sommes. |
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Le seigneur a le droit de prendre l'argent, ou des payements en nature (poules, œufs, porcs). |
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'''Remarques :''' |
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Les serfs ont des obligations à l'égard du seigneur qui sont plus lourdes, surtout les corvées « de bras» dans la réserve. S'ils se marient hors de la seigneurie, ils doivent payer un droit de «formariage» et à leur mort, le seigneur a un droit d'exiger une « mainmorte» (droit de successions). |
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*''Une corvée ''= sur la seigneurie, en échange de la tenure que confie le seigneur, le paysan doit des corvées, c’est – à – dire un certain nombre de jours de travail dans l’année. Il aide aux travaux des champs sur la réserve seigneuriale, effectue des transports, contribue à l’entretien des routes et des ponts de la seigneurie, des fossés et des murailles du château. |
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Les habitants de la seigneurie sont tous assujettis à des taxes dont le seigneur a le monopole, sur l'utilisation obligatoire du four, du moulin et du pressoir domaniaux. Le seigneur détient des droits de justice sur tous les vilains (= habitants de la seigneurie). |
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*''Une redevance'' = sur la seigneurie, en échange de la tenure que confie le seigneur, le paysan lui doit des redevances, c’est – à – dire une somme d’argent ou des dons en nature. La principale redevance est le cens, redevance fixe qui se compose d’une somme d’argent ou de dons en nature (blé, œufs, petit bétail, …) |
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=== <br>Les seigneurs === |
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<u>'''4) Le château-fort'''</u> |
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Dans l’organisation féodale, le seigneur est lié à ses vassaux par '''un serment de fidélité et des obligations réciproques'''. Les seigneurs juraient, de la même façon, d’obéir au roi ou à la reine qui leur avait accordé cette terre et ce pouvoir. Une cérémonie spéciale avait lieu à cette occasion. Le vassal devait tout d’abord rendre hommage au seigneur, puis, lui jurer fidélité. |
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Le château-fort a été construit par le seigneur dans le but d'assurer la protection de ceux dont il avait la responsabilité. |
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'''La société féodale était composée de grands seigneurs, qui possédaient de grands domaines, de petits seigneurs, qui gouvernaient une propriété seigneuriale moins étendue'''. Les petits seigneurs devaient jurer fidélité et obéissance au seigneur plus puissant comme ceux-ci devaient le faire envers le roi. <br>En effet, quiconque obtenait un fief ( = une terre) prêtait serment de servir la personne qui avait remis. |
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Au départ les châteaux-forts étaient construits en bois, mais ils étaient fragiles et vulnérables au feu. Par la suite les seigneurs se sont enrichis et ont construit des châteaux-forts en pierres. |
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Depuis leurs châteaux forts construits sur leurs terres, les seigneurs se comportaient en maîtres du pays. Le seigneur possède aussi le pouvoir du ban, c’est – à – dire le pouvoir de commander, de contraindre ou de punir, qui lui délègue le roi sur la seigneurie. En vertu de ce ban, il peut réquisitionner ses paysans pour la défense du château et lever des taxes à sa guise : la taille seigneuriale et les banalités (taxes sur l’utilisation du four, du moulin et du pressoir). Il est aussi leur juge : il possède toujours la basse-justice, celle qui permet de juger les vols et les petits délits, souvent par conciliation entre adversaires. Certains seigneurs sont aussi haut-justiciers sur leurs terres et celles de leurs vassaux : ils peuvent juger des crimes entraînant la peine de mort. |
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Un château-fort se compose de deux parties qu'on appelle« enceintes». La première enceinte est la basse-cour, c'est un vrai petit village où vivent les paysans. La seconde enceinte est le donjon où vivent le seigneur et sa famille. |
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=== La seigneurie === |
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<u>'''5) La vie au château et aux alentours'''</u> |
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Les évêchés, les monastères et les seigneurs laïques possèdent, ou tiennent en fief, des terres qui constituent leur seigneurie. |
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Le seigneur et sa famille: |
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Celle-ci est '''divisée en deux parties''' : |
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Quand ils ne sont pas en guerre, seigneurs et chevaliers disposent de temps libre. La chasse, au vol ou courre, est l'un de leurs passe-temps favoris qui a l'avantage de procurer aux nobles de la viande pour la table. La plupart des jeux d'extérieurs sont des exercices violents qui constituent un excellent entraînement physique: les tournois bien sûr, mais aussi les combats de lutte et les jeux de table. La salle de séjour et la salle à manger, c'est là que le seigneur et sa famille prennent leurs repas, travaillent, se divertissent et reçoivent leurs invités. |
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*La réserve que le seigneur fait cultiver par ses domestiques et ses paysans pour son propre usage |
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*Les tenures qu’il confie à ses paysans en échange de redevances et de corvées. |
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Certains habitent dans l'enceinte d'autres en dehors sur les manses (= petits champs). |
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Les soldats : |
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Ce sont des chevaliers qui montent la garde et protègent le château-fort |
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=== La féodalité === |
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<u>'''<br>'''</u> |
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Au milieu des troubles et des violences qui marquent la période mérovingienne, les guerriers plus faibles prennent l’habitude de se « recommander », c’est – à – dire de se mettre sous la protection d’un plus puissant : ils choisissent d’être les vassaux d’un seigneur. Charlemagne encourage cette pratique pour tous ses sujets. Puis, la recommandation se développe au 10e et 11e siècle quand les rois, sans autorité et incapable d’assurer l’ordre et la pais, laissent leur pouvoir s’émietter aux mains des châtelains. La féodalité devient ainsi l’organisation sociale de la noblesse au Moyen-âge, liant les seigneurs et leurs vassaux par des obligations mutuelles (la vassalité) et le don d’une terre (le fief). |
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<u>'''Ouvrages de référence :'''</u><br> |
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=== La vassalité === |
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BOUTON , BRUNEEL, HELLIN, SKINKEL, SPRUYT, Histoire 2° : Les mondes celtes, étrusques et romains ; Le haut Moyen Age ; L’Occident médiéval jusqu’au XIIIe s., Labor, Bruxelles, 1994 |
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'''Pour devenir le vassal d’un seigneur, il faut d’abord lui rendre hommage. '''Tête nue et sans arme, le vassal s’agenouille devant son seigneur, place ses mains dans les siennes en signe de soumission et se déclare « son homme ». Le seigneur l’accepte en le relevant et en lui donnant un baiser. Puis, le vassal, la main posée sur une Bible ou sur un reliquaire, prête foi à son seigneur : il lui jure fidélité. Désormais, les deux hommes sont unis par un lien personnel très fort ; celui qui romprait serait déclaré félon, c’est – à – dire traître. |
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DUCHET-SUCHAUX et PASTOREAU, Les châteaux forts, Hachette livre, Paris, 1994 |
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'''Le vassal est tenu à certaines obligations à l’égard de son seigneur'''. Avant tout, il est son soldat et il l’accompagne dans toutes ses expéditions : c’est le service d’ost. Certains jours, il est de garde au château. Le vassal doit aussi à son seigneur le conseil : chaque fois qu’il est convié, il se rend à l’assemblée de ceux dont le seigneur veut l’avis ou l’assistance pour rendre justice. Il doit aussi l’aider financièrement dans quatre circonstances : l’adoubement de son fils aîné, le mariage de sa fille aînée, son départ en croisade et sa rançon s’il est fait prisonnier. |
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GALLOY et HAYT, Le Moyen Age jusqu’au XIVe siècle, De Boeck et Wesmael, Bruxelles, 1996 |
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=== Le fief === |
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GRAVETT, Le temps des châteaux forts, Gallimard, Paris, 1994 |
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'''Le seigneur à lui aussi des obligations à l’égard de son vassal : il lui doit sa protection. Il est tenu lui fournir de quoi assurer ses devoirs de vassal. Il lui remet une terre pour qu’il puisse se nourrir et s’équiper'''. Lorsqu’un seigneur reçoit l’hommage et le serment d’un vassal, il lui remet un objet symbolisant le fief : une motte de terre, une gerbe de blé, une branche, … |
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LANGLEY, Vivre au Moyen Age, Gallimard, Paris, 1996<br><br> |
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Le fief doit en principe retourner au seigneur à la mort du vassal. Mais à partir du 9e siècle, ce dernier transmet le fief à son héritier, ce qui lui donne une certaine indépendance vis-à-vis du seigneur. De plus, le vassal détient souvent plusieurs fiefs et dépend donc de plusieurs seigneurs à la fois. En cas de litige, sa fidélité doit aller à son principale seigneur appelé seigneur-lige.<br> |
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[[Catégorie:Histoire_et_géographie]] |
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[[Catégorie:Vie_en_société]] |
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Version du 28 mai 2009 à 15:23
La société médiévale se composait de trois ordres où chacun tenait une place bien définie.
Il y avait :
- Ceux qui combattait : les princes, les seigneurs, les chevaliers
- Ceux qui priaient : les hommes d’Eglise
- Ceux qui travaillaient : les paysans
La société féodale était organisée très hiérarchiquement. Elle était en grande partie composée de paysans (80 à 90 % de la population).Au-dessus d’eux viennent les nobles, les grands seigneurs (grands propriétaires) et les petits seigneurs (petits propriétaires). Plus haut, l’Eglise (les évêques étaient aussi haut placés que les seigneurs). Au sommet se trouve le roi, qui possédait les plus grands domaines et, en théorie, le royaume tout entier.
C’était un monde assez fermé. En effet, la plupart des hommes vivaient dans un univers qui ne dépassait pas les limites des terres de leur seigneur. Ils ne savaient pas ce que signifiait le mot « nation » et ne considéraient pas comme des « Français » mais comme « les sujets du seigneur X ». En outre, toute leur vie, on appartenait à l’ordre au sein duquel on était né.
Les paysans
Appelés rustres, manants ou vilains, les paysans forment plus de 90% de la population de l’Europe médiévale.
Ils travaillaient autour du château de leur seigneur. Sauf de rares exceptions, les paysans ne possèdent pas leurs terres : ils travaillent à la tenure que leur seigneur leur cède à vie. Celle-ci se compose en général d’une maison, d’un jardin, de terres labourables, parfois de près et de vignes, et du droit d’utiliser la forêt. En échange, le paysan doit au seigneur des corvées et de nombreuses redevances (sommes d’argent, parties de la récolte ou produits de l’élevage). Qu’il soit libre ou serf, il est toujours dépendant du seigneur qui possède sa terre et qui a aussi une autorité quasi entière sur lui.
La vie des paysans médiévaux est faite d’un travail incessant et de la crainte permanente de la guerre et de la faim. Certains, qui peuvent ou savent profiter des progrès de l’agriculture, s’enrichissent et agrandissent leur tenure : on les appelle les laboureurs, car ils possèdent souvent une charrue et un attelage. Les plus pauvres sont les brassiers ou manouvriers : leur tenure est trop petite pour subvenir à leurs besoins.
Les serfs
Même si l’esclavage disparaît d’Europe vers le 10e siècle, il existe jusqu’à la fin du 13e siècle des paysans dont le corps appartient à leur seigneur : les serfs.
Ces hommes ne possèdent aucun bien et ne peuvent quitter la seigneurie ni se marier sans l’autorisation du seigneur. Ils doivent des redevances et des corvées très lourdes ainsi qu’une taxe spéciale, le chevage.
Ils ne peuvent transmettre leur terre à leurs descendances qu’en acquittant un autre droit : la mainmorte.
Aux 12e et 13e siècles, quand les besoins d’argent des seigneurs augmentent, ils accordent la liberté à leurs serfs contre de fortes sommes.
Remarques :
- Une corvée = sur la seigneurie, en échange de la tenure que confie le seigneur, le paysan doit des corvées, c’est – à – dire un certain nombre de jours de travail dans l’année. Il aide aux travaux des champs sur la réserve seigneuriale, effectue des transports, contribue à l’entretien des routes et des ponts de la seigneurie, des fossés et des murailles du château.
- Une redevance = sur la seigneurie, en échange de la tenure que confie le seigneur, le paysan lui doit des redevances, c’est – à – dire une somme d’argent ou des dons en nature. La principale redevance est le cens, redevance fixe qui se compose d’une somme d’argent ou de dons en nature (blé, œufs, petit bétail, …)
Les seigneurs
Dans l’organisation féodale, le seigneur est lié à ses vassaux par un serment de fidélité et des obligations réciproques. Les seigneurs juraient, de la même façon, d’obéir au roi ou à la reine qui leur avait accordé cette terre et ce pouvoir. Une cérémonie spéciale avait lieu à cette occasion. Le vassal devait tout d’abord rendre hommage au seigneur, puis, lui jurer fidélité.
La société féodale était composée de grands seigneurs, qui possédaient de grands domaines, de petits seigneurs, qui gouvernaient une propriété seigneuriale moins étendue. Les petits seigneurs devaient jurer fidélité et obéissance au seigneur plus puissant comme ceux-ci devaient le faire envers le roi.
En effet, quiconque obtenait un fief ( = une terre) prêtait serment de servir la personne qui avait remis.
Depuis leurs châteaux forts construits sur leurs terres, les seigneurs se comportaient en maîtres du pays. Le seigneur possède aussi le pouvoir du ban, c’est – à – dire le pouvoir de commander, de contraindre ou de punir, qui lui délègue le roi sur la seigneurie. En vertu de ce ban, il peut réquisitionner ses paysans pour la défense du château et lever des taxes à sa guise : la taille seigneuriale et les banalités (taxes sur l’utilisation du four, du moulin et du pressoir). Il est aussi leur juge : il possède toujours la basse-justice, celle qui permet de juger les vols et les petits délits, souvent par conciliation entre adversaires. Certains seigneurs sont aussi haut-justiciers sur leurs terres et celles de leurs vassaux : ils peuvent juger des crimes entraînant la peine de mort.
La seigneurie
Les évêchés, les monastères et les seigneurs laïques possèdent, ou tiennent en fief, des terres qui constituent leur seigneurie.
Celle-ci est divisée en deux parties :
- La réserve que le seigneur fait cultiver par ses domestiques et ses paysans pour son propre usage
- Les tenures qu’il confie à ses paysans en échange de redevances et de corvées.
La féodalité
Au milieu des troubles et des violences qui marquent la période mérovingienne, les guerriers plus faibles prennent l’habitude de se « recommander », c’est – à – dire de se mettre sous la protection d’un plus puissant : ils choisissent d’être les vassaux d’un seigneur. Charlemagne encourage cette pratique pour tous ses sujets. Puis, la recommandation se développe au 10e et 11e siècle quand les rois, sans autorité et incapable d’assurer l’ordre et la pais, laissent leur pouvoir s’émietter aux mains des châtelains. La féodalité devient ainsi l’organisation sociale de la noblesse au Moyen-âge, liant les seigneurs et leurs vassaux par des obligations mutuelles (la vassalité) et le don d’une terre (le fief).
La vassalité
Pour devenir le vassal d’un seigneur, il faut d’abord lui rendre hommage. Tête nue et sans arme, le vassal s’agenouille devant son seigneur, place ses mains dans les siennes en signe de soumission et se déclare « son homme ». Le seigneur l’accepte en le relevant et en lui donnant un baiser. Puis, le vassal, la main posée sur une Bible ou sur un reliquaire, prête foi à son seigneur : il lui jure fidélité. Désormais, les deux hommes sont unis par un lien personnel très fort ; celui qui romprait serait déclaré félon, c’est – à – dire traître.
Le vassal est tenu à certaines obligations à l’égard de son seigneur. Avant tout, il est son soldat et il l’accompagne dans toutes ses expéditions : c’est le service d’ost. Certains jours, il est de garde au château. Le vassal doit aussi à son seigneur le conseil : chaque fois qu’il est convié, il se rend à l’assemblée de ceux dont le seigneur veut l’avis ou l’assistance pour rendre justice. Il doit aussi l’aider financièrement dans quatre circonstances : l’adoubement de son fils aîné, le mariage de sa fille aînée, son départ en croisade et sa rançon s’il est fait prisonnier.
Le fief
Le seigneur à lui aussi des obligations à l’égard de son vassal : il lui doit sa protection. Il est tenu lui fournir de quoi assurer ses devoirs de vassal. Il lui remet une terre pour qu’il puisse se nourrir et s’équiper. Lorsqu’un seigneur reçoit l’hommage et le serment d’un vassal, il lui remet un objet symbolisant le fief : une motte de terre, une gerbe de blé, une branche, …
Le fief doit en principe retourner au seigneur à la mort du vassal. Mais à partir du 9e siècle, ce dernier transmet le fief à son héritier, ce qui lui donne une certaine indépendance vis-à-vis du seigneur. De plus, le vassal détient souvent plusieurs fiefs et dépend donc de plusieurs seigneurs à la fois. En cas de litige, sa fidélité doit aller à son principale seigneur appelé seigneur-lige.
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