« Le Lièvre et la Tortue » : différence entre les versions
(Page créée avec « Le Lièvre et la Tortue est une fable de Jean de la Fontaine. == Texte == Rien ne sert de courir; il faut partir à point: Le lièvre et … ») |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
Le Lièvre et la Tortue est une [[Fable|fable]] de [[Jean_de_La_Fontaine|Jean de la Fontaine]]. |
Le Lièvre et la Tortue est une [[Fable|fable]] de [[Jean_de_La_Fontaine|Jean de la Fontaine]]. |
||
== Texte == |
== Texte == |
||
Rien ne sert de courir; il faut partir à point: |
Rien ne sert de courir; il faut partir à point: |
||
Le lièvre et et la tortue en sont un témoignage. |
Le lièvre et et la tortue en sont un témoignage. |
||
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point |
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point |
||
Sitôt que moi ce but. Sitôt! êtes-vous sage? |
Sitôt que moi ce but. Sitôt! êtes-vous sage? |
||
Répartit l'animal léger : |
|||
Ma commère, il faut vous purger |
|||
Avec quatre grains d'ellébore. |
|||
Sage ou non, je parie encore. |
|||
Ainsi fut fait ; et de tous deux |
|||
On mit près du but les enjeux. |
|||
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire, |
|||
Ni de quel juge l'on convint. |
|||
Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire ; |
|||
J'entends de ceux qu'il fait lorsque, prêt d'être atteint, |
|||
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes, |
|||
Et leur fait arpenter les landes. |
|||
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, |
|||
Pour dormir, et pour écouter |
|||
D'où vient le vent, il laisse la tortue |
|||
Aller son train de sénateur. |
|||
Elle part, elle s'évertue ; |
|||
Elle se hâte avec lenteur. |
|||
Lui cependant méprise une telle victoire, |
|||
Tient la gageure à peu de gloire, |
|||
Croit qu'il y va de son honneur |
|||
De partir tard. Il broute, il se repose ; |
|||
Il s'amuse à tout autre chose |
|||
Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit |
|||
Que l'autre touchait presque au bout de sa |
Version du 13 juillet 2015 à 12:31
Le Lièvre et la Tortue est une fable de Jean de la Fontaine.
Texte
Rien ne sert de courir; il faut partir à point:
Le lièvre et et la tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. Sitôt! êtes-vous sage?
Répartit l'animal léger :
Ma commère, il faut vous purger
Avec quatre grains d'ellébore.
Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait ; et de tous deux
On mit près du but les enjeux.
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque, prêt d'être atteint,
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la tortue
Aller son train de sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose ;
Il s'amuse à tout autre chose
Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de sa