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« Thésée et le Minotaure » : différence entre les versions

« Thésée et le Minotaure » défini et expliqué aux enfants par les enfants.
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== Légende ==
== Légende ==


On situe en Crète, l'île du roi Minos, le labyrinthe du Minotaure construit par Dédale ; c'est en effet sur l'ordre de ce roi qu'il fut construit, afin d'y faire enfermer la créature monstrueuse née des amours de la reine Pasiphaé et d'un taureau. Étymologiquement, le mot dériverait du terme grec « labrys » qui désigne une hache, plus exactement une double hache comme celles dont on a retrouvé des reproductions gravées dans la pierre à Cnossos. Les recherches archéologiques faites en Crète sur les palais minoens, notamment celui de Cnossos, révèlent effectivement des constructions étendues, dont le plan d'ensemble est complexe. Le mythe du Labyrinthe pourrait n'être qu'une transposition de cette complexité architecturale.
Bonzou

Une carrière située près de Gortyne, appelée Labyrinthe et mentionnée par différents auteurs depuis le Moyen Âge, est aussi parfois considérée par ces derniers comme le site du labyrinthe mythologique.

Par antonomase ou métonymie, on appelle dédale, du nom du constructeur légendaire du labyrinthe crétois, tout lieu où l'on risque de s'égarer en raison de la complication des tours et détours et, abstraitement, tout ensemble de choses embrouillées et confuses ; de sorte que les deux mots labyrinthe et dédale sont pratiquement synonymes.

D'après la légende, seules trois personnes ont réussi à sortir du Labyrinthe9 : Dédale, Icare et Thésée.<br>Comme toujours, les variantes du mythe sont nombreuses : selon les versions, Dédale et son fils Icare ont été enfermés par Minos lui-même : le commanditaire de l’ouvrage voulait être certain que son créateur n’en divulguerait pas les plans. Or, la conception était tellement parfaite que l’architecte lui-même était bien incapable d’en trouver la sortie. Pour d'autres10, il fut puni pour avoir donné l'idée du fil à Ariane. Dans tous les cas, il dut recourir à un ingénieux stratagème : fuir par les airs, en s’envolant grâce à des ailes faites de plumes collées avec de la cire.<br>La troisième personne sortie du Labyrinthe est Thésée : venu en Crète pour tuer le monstre, il rencontre Ariane, fille de Minos, qui s’éprend de lui ; aussi lui donne-t-elle, avant qu'il pénètre dans le monument où il doit se perdre, une pelote de fil qu’il déroulera derrière lui au fur et à mesure qu’il avance dans les galeries : cette ruse doit lui permettre de retrouver son chemin, une fois sa mission accomplie ; c'est le fameux « fil d'Ariane »11.<br>Ainsi dans le mythe grec, Thésée incarne le courage et la force : c'est lui qui affronte et terrasse le Minotaure, tandis qu'Ariane incarne la finesse et l'intelligence.<br>Après avoir fui la Crète, Thésée arrivant à Délos inventa une danse en rond « sur une combinaison de mouvements alternatifs et circulaires »12, les uns derrière les autres, autour de l'autel d'Apollon. Cette danse évoquait le fil d'Ariane, les détours du labyrinthe. Elle fut dansée pendant de très nombreuses années sur l'île de Délos et à Athènes13. Cette danse, appelée geranos ou danse des grues, en l'honneur du dieu Apollon, est peut-être une survivance d'une danse très archaïque effectuée dans le labyrinthe, effectuée par les dieux Ariane et Dionysos, deux divinités grecques archaïques représentant la Nature sauvage et indomptée. En effet, le labyrinthe crétois, avant d'être le lieu où Thésée affronte le Minotaure, est un lieu pour la danse, comme le raconte Homère dans l'lliade. La danse d'Ariane et Dionysos au sein du labyrinthe symbolise le combat pour la vie et l'immortalité. Durant leur danse, la vie et la mort s'entrecroisent et tissent le damier de l'existence. Danser dans le labyrinthe, c'est partir à la conquête de l'immortalité. 14

Le mythe du labyrinthe est une double représentation de l’Homme et de sa condition : il représente l’Homme obscur à lui-même, qui se perd en prétendant se connaître. Il symbolise l’âme humaine dans toute sa complexité, au plus intime d'elle-même renfermant le mal (ainsi peut s'interpréter l'image de la créature monstrueuse qu'est le minotaure enfermé au cœur du labyrinthe). Le labyrinthe représente aussi l’Homme face à l’univers : perdu, ne sachant d’où il vient, où il est, où il va, et cherchant à sortir de cet état, c’est-à-dire à trouver des réponses aux questions qu'il se pose. Le labyrinthe est ainsi une métaphore sur le sens de la vie : l'envol de Dédale et Icare peut symboliser l’élévation de l’esprit vers la connaissance ou celle de l’âme vers la spiritualité, qui permet de sortir de l’enfermement et de l'absurdité de la condition humaine.

La légende grecque reprend quelques aspects du mystère égyptien : la mort, la possibilité d'égarement, le fil conducteur et la quête du centre. Il s'agit de parvenir au centre du labyrinthe où se fait la confrontation, puis d'en sortir par le même chemin, mais avec un état supérieur de conscience. La sortie du labyrinthe commence au centre, d'où débute le chemin du retour.<br>


[[Catégorie:Antiquité]]
[[Catégorie:Antiquité]]

Version du 17 avril 2015 à 15:14

Thésée et le Minotaure est un mythe connu.

Légende

On situe en Crète, l'île du roi Minos, le labyrinthe du Minotaure construit par Dédale ; c'est en effet sur l'ordre de ce roi qu'il fut construit, afin d'y faire enfermer la créature monstrueuse née des amours de la reine Pasiphaé et d'un taureau. Étymologiquement, le mot dériverait du terme grec « labrys » qui désigne une hache, plus exactement une double hache comme celles dont on a retrouvé des reproductions gravées dans la pierre à Cnossos. Les recherches archéologiques faites en Crète sur les palais minoens, notamment celui de Cnossos, révèlent effectivement des constructions étendues, dont le plan d'ensemble est complexe. Le mythe du Labyrinthe pourrait n'être qu'une transposition de cette complexité architecturale.

Une carrière située près de Gortyne, appelée Labyrinthe et mentionnée par différents auteurs depuis le Moyen Âge, est aussi parfois considérée par ces derniers comme le site du labyrinthe mythologique.

Par antonomase ou métonymie, on appelle dédale, du nom du constructeur légendaire du labyrinthe crétois, tout lieu où l'on risque de s'égarer en raison de la complication des tours et détours et, abstraitement, tout ensemble de choses embrouillées et confuses ; de sorte que les deux mots labyrinthe et dédale sont pratiquement synonymes.

D'après la légende, seules trois personnes ont réussi à sortir du Labyrinthe9 : Dédale, Icare et Thésée.
Comme toujours, les variantes du mythe sont nombreuses : selon les versions, Dédale et son fils Icare ont été enfermés par Minos lui-même : le commanditaire de l’ouvrage voulait être certain que son créateur n’en divulguerait pas les plans. Or, la conception était tellement parfaite que l’architecte lui-même était bien incapable d’en trouver la sortie. Pour d'autres10, il fut puni pour avoir donné l'idée du fil à Ariane. Dans tous les cas, il dut recourir à un ingénieux stratagème : fuir par les airs, en s’envolant grâce à des ailes faites de plumes collées avec de la cire.
La troisième personne sortie du Labyrinthe est Thésée : venu en Crète pour tuer le monstre, il rencontre Ariane, fille de Minos, qui s’éprend de lui ; aussi lui donne-t-elle, avant qu'il pénètre dans le monument où il doit se perdre, une pelote de fil qu’il déroulera derrière lui au fur et à mesure qu’il avance dans les galeries : cette ruse doit lui permettre de retrouver son chemin, une fois sa mission accomplie ; c'est le fameux « fil d'Ariane »11.
Ainsi dans le mythe grec, Thésée incarne le courage et la force : c'est lui qui affronte et terrasse le Minotaure, tandis qu'Ariane incarne la finesse et l'intelligence.
Après avoir fui la Crète, Thésée arrivant à Délos inventa une danse en rond « sur une combinaison de mouvements alternatifs et circulaires »12, les uns derrière les autres, autour de l'autel d'Apollon. Cette danse évoquait le fil d'Ariane, les détours du labyrinthe. Elle fut dansée pendant de très nombreuses années sur l'île de Délos et à Athènes13. Cette danse, appelée geranos ou danse des grues, en l'honneur du dieu Apollon, est peut-être une survivance d'une danse très archaïque effectuée dans le labyrinthe, effectuée par les dieux Ariane et Dionysos, deux divinités grecques archaïques représentant la Nature sauvage et indomptée. En effet, le labyrinthe crétois, avant d'être le lieu où Thésée affronte le Minotaure, est un lieu pour la danse, comme le raconte Homère dans l'lliade. La danse d'Ariane et Dionysos au sein du labyrinthe symbolise le combat pour la vie et l'immortalité. Durant leur danse, la vie et la mort s'entrecroisent et tissent le damier de l'existence. Danser dans le labyrinthe, c'est partir à la conquête de l'immortalité. 14

Le mythe du labyrinthe est une double représentation de l’Homme et de sa condition : il représente l’Homme obscur à lui-même, qui se perd en prétendant se connaître. Il symbolise l’âme humaine dans toute sa complexité, au plus intime d'elle-même renfermant le mal (ainsi peut s'interpréter l'image de la créature monstrueuse qu'est le minotaure enfermé au cœur du labyrinthe). Le labyrinthe représente aussi l’Homme face à l’univers : perdu, ne sachant d’où il vient, où il est, où il va, et cherchant à sortir de cet état, c’est-à-dire à trouver des réponses aux questions qu'il se pose. Le labyrinthe est ainsi une métaphore sur le sens de la vie : l'envol de Dédale et Icare peut symboliser l’élévation de l’esprit vers la connaissance ou celle de l’âme vers la spiritualité, qui permet de sortir de l’enfermement et de l'absurdité de la condition humaine.

La légende grecque reprend quelques aspects du mystère égyptien : la mort, la possibilité d'égarement, le fil conducteur et la quête du centre. Il s'agit de parvenir au centre du labyrinthe où se fait la confrontation, puis d'en sortir par le même chemin, mais avec un état supérieur de conscience. La sortie du labyrinthe commence au centre, d'où débute le chemin du retour.

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