Sénégal
Le Sénégal (nom officiel : République du Sénégal) est un pays d'Afrique de l'Ouest, entouré au nord par la Mauritanie, à l'est par le Mali, au sud par la Guinée et la Guinée-Bissau, et à l'ouest par l'océan Atlantique.
Fiche d'identité du Sénégal | ||
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Superficie : | 196 714 km2 | Drapeau du Sénégal |
Population : | 12 534 000 (2009) | |
Gentilé : | Sénégalais | |
Capitale : | Dakar | |
Langue : | français | |
Monnaie : | franc CFA |
Historiographie
Comme pour bien d'autres pays du continent africain, l'écriture de cette histoire se heurte à de multiples difficultés, tant méthodologiques qu'idéologiques.
Outre les commentaires attribués à certains explorateurs antiques,les manuscrits des voyageurs arabes constituent les premiers témoignages connus. C'est à partir du xve siècle que l'on dispose de sources européennes – narrations, compilations ou documents d'archives –, dont la finalité n'était généralement pas historique au départ : le chevalier de Boufflers décrit son exil à madame de Sabran, le naturaliste Adanson détaille la flore et la faune du pays, le directeur de la Compagnie du Sénégal Durand relate les péripéties de son expédition et l'abbé Boilat, dans ses Esquisses sénégalaises, pense surtout à l'évangélisation de la contrée.
Tantôt naïf, tantôt condescendant, le colonisateur se veut à la fois historien, ethnographe et pédagogue, comme en témoignent les ouvrages publiés par les administrateurs de l'AOF, les « villages noirs » ou l'Exposition coloniale de 1931. Devant leurs réalités ainsi figées et dénaturées, les populations se voient privées de leur propre histoire. En outre la non-reconnaissance de leur participation à l'effort de guerre alimente une prise de conscience croissante à partir des années 1950, qui trouve un écho dans la déclaration d'indépendance en 1960, mais aussi dans la pensée novatrice de l'historien et anthropologue sénégalais Cheikh Anta Diop, chef de file de ce qu'on appellera l'« École de Dakar ». Dans l'intervalle les recherches archéologiques, dynamisées sous l'égide de l'IFAN par Raymond Mauny et d'autres chercheurs européens, ont été relayées par des spécialistes nationaux et le Sénégal compte aujourd'hui nombre d'historiens de premier plan, tels que Abdoulaye Ly, Boubacar Barry, Abdoulaye Bathily, Hamady Bocoum, Iba Der Thiam, Mamadou Diouf ou Oumar Kane, disparu en 2008.
L'écriture de l'histoire du Sénégal implique aussi un combat contre la montre, car le patrimoine est toujours sous la menace du climat, des insectes ou ou de la pénurie budgétaire. Sa sauvegarde reste préoccupante d'un point de vue scientifique, sans parler des enjeux touristiques dans le cas de Saint-Louis, Gorée ou Karabane.
Les traditions orales – désormais reconnues patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO – sont un peu mieux prises en compte, comme en témoigne ce colloque international consacré aux traditions orales du Kaabu en 1980 à Dakar, mais n'ont pas encore trouvé une vraie place dans la construction du savoir à l'occidentale.
Géographie et climat
Le Sénégal a une importante façade maritime à l'ouest avec l'océan Atlantique (530 km de côtes). Le territoire sénégalais est compris entre 12°8 et 16°41 de latitude nord et 11°21 et 17°32 de longitude Ouest. Sa pointe ouest (la presqu'île du Cap-Vert constitue la partie la plus occidentale de toute l’Afrique continentale). Le fleuve Sénégal constitue une frontière au nord avec la Mauritanie et à l'est avec le Mali. Au sud-est, la frontière avec la Guinée est traversée par les contreforts de la montagne du Fouta-Djallon en République de Guinée et au sud-ouest avec la Guinée-Bissau par une forêt tropicale. La Gambie forme une enclave et sépare la région de la Casamance du reste du pays.
Le territoire sénégalais est compris entre 12°8 et 16°41 de latitude nord et 11°21 et 17°32 de longitude Ouest. Sa pointe ouest (la presqu'île du Cap-Vert constitue la partie la plus occidentale de toute l’Afrique continentale.
Le pays s’étend sur 196 714 km².
Climat
Le climat est au nord du type désertique et au sud du type tropical avec :
- une saison des pluies de juin à octobre avec un pic en août, septembre est variable selon la latitude (moins de précipitations dans le nord par rapport au sud). C'est la période des moussons. On ne peut parler de vraie saison des pluies que dans la Casamance, seule région où il y a aussi des forêts dignes de ce nom ;
- une saison sèche de novembre à juin avec des alizés continentaux, avec des températures comprises entre 22°C et 30°C, comportant des variations importantes entre le littoral et l'intérieur.
Les températures suivent les saisons :
- en été, période de pluie, souvent appelée "hivernage " depuis la période coloniale, les températures sont à leur maximum ;
- mais sont au minimum en hiver aux mois de janvier-février. Par contre, on remarque des précipitations plus marquées du sud au nord.
Sur le littoral, la mer (avec le courant canarien froid ) apporte de la fraîcheur, les températures sont de l'ordre de 16 °C à 30 °C mais le centre et l'est du Sénégal peuvent avoir des températures allant jusqu’à 46 °C.
Pendant l'hiver en Europe, le Sénégal devient une destination appréciée permettant de développer une activité touristique.
Drapeau
Le drapeau du Sénégal est composé de trois bandes de couleur : le vert, le jaune et le rouge frappée d'une étoile verte au milieu du jaune.
Économie et développement
À l'origine, les colonies ne devaient que produire de la matière première et une main-d'œuvre gratuite. Il était interdit de développer une activité industrielle. « Pas même un clou » selon Colbert.
À l'origine, les colonies ne devaient que produire de la matière première et une main-d'œuvre gratuite. Il était interdit de développer une activité industrielle. « Pas même un clou » selon Colbert40,41.
Le Sénégal possède la troisième économie de la sous-région ouest-africaine après le Nigeria et la Côte d'Ivoire. Compte tenu de sa situation géographique et de sa stabilité politique, le Sénégal fait partie des pays africains les plus industrialisés avec la présence de multinationales qui sont majoritairement d'origine française et dans une moindre mesure américaine.
Son économie est principalement tournée vers l'Europe et l'Inde. Ses principaux partenaires économiques sont la France, l'Inde, l'Italie. Cependant, depuis plusieurs années, la Chine est un partenaire de plus en plus grandissant comme en témoignent les sommets Chine-Afrique.
Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal est très pauvre en ressources naturelles, ses principales recettes provenant de la pêche et du tourisme :
- la pêche constitue la principale source de devises au Sénégal. Depuis la réduction de la taxe de douane, cela a dopé l'exportation au détriment de l'écosystème des fonds marins ;
- le tourisme est développé essentiellement sur le littoral avec de grands complexes hôteliers internationaux et des hôtels locaux de grande qualité.
- Le Syndicalisme au Sénégal a été dans ses débuts une force d'opposition au colonialisme, mais à présent ce sont diverses factions politiques qui soutiennent les organismes syndicaux. Ces syndicats ont la capacité d'organiser une grève dans deux États voisins ou de participer à des réunions sur le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).
- Le poids de la dette extérieure de ce pays pauvre très endetté (PPTE) et le secteur agricole qui emploie à peu près 70 % de la population sénégalaise laissent peu de marge pour un décollage économique. De plus, l'agriculture sénégalaise est très sensible aux aléas climatiques et aux invasions acridiennes.
Culture
Il existe une grande diversité linguistique à travers les langues du Sénégal. La Constitution de 2001 a reconnu au français le statut de langue officielle et à six langues celui de langues nationales, le wolof — langue parlée par le plus grand nombre de personnes même appartenant à d'autres ethnies — le sérère, le peul, le mandingue, le soninké, le sossé et le diola. Cinq autres langues vernaculaires ont été promues peu après (hassaniyya, balante, mancagne, noon et manjaque), et d'autres ajouts de langues codifiées sont en cours. Au total ce sont près d'une vingtaine de langues qui pourraient bénéficier du statut de langue nationale au Sénégal.
La littérature sénégalaise a longtemps été connue dans le monde surtout à travers Léopold Sédar Senghor, à la fois poète et homme d'État, chantre de la négritude et figure emblématique de la francophonie. Parmi les autres auteurs désormais classiques figurent notamment les romanciers Cheikh Hamidou Kane, Birago Diop, Boubacar Boris Diop, mais aussi Ousmane Sembène qui portera à l'écran quelques-uns de ses propres romans. De leur côté les femmes sont particulièrement actives. En 1980, Mariama Bâ décrit avec une grande sensibilité la société polygame dans « Une si longue lettre ». Aminata Sow Fall, dans « La Grève des Bàttu » (1986), montre que le petit peuple n'était pas dépourvu de ressources. En 1996, le poète Alioune Badara Coulibaly, proche du poète Léopold Sédar Senghor, publie « Bon anniversaire, Sédar», rendant hommage au chantre de la Négritude pour ses 90 ans. Ce poète est à son cinquième livre de poésie avec le dernier intitulé « Rayons de soleil sur Saint-louis»( 2009), en 1997, la romancière Fama Diagne Sène a obtenu le Grand Prix des Lettres du Sénégal avec son roman "Le chant des ténèbres". Plus récemment, Fatou Diome rencontre le succès avec « Le Ventre de l'Atlantique » (2004), un roman qui met en scène, souvent avec humour, les rêves d'évasion des jeunes Sénégalais.
Tradition et modernisme, marquent l'architecture du Sénégal. L'habitat traditionnel, sobre et fonctionnel mais plus éphémère, utilise les matériaux locaux (pierre, terre, bois, paille), comme pour les cases peules ou les cases à impluvium casamançaises. La période coloniale a laissé des traces comme à Gorée ou à Saint-Louis, et ces sites figurent aujourd'hui sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Aujourd'hui, l'architecte Pierre Goudiaby Atepa a conçu plusieurs réalisations contemporaines, telle la Porte du Troisième millénaire à Dakar. À noter aussi de nouvelles constructions telles que le tunnel de la corniche ouest et le monument de la Renaissance Africaine, inauguré en 2010. L'autoroute à péage est en cours de commencement, d’Exécution.
Les arts plastiques ont été soutenus pendant la période où le président poète L.S. Senghor était au pouvoir à travers le mécénat d'état. Par la suite, ses successeur ont eu des difficultés à poursuivre cette politique à cause de la crise économique. Diverses initiatives privées se sont développées afin de soutenir les artistes.Ces arts sont à l'honneur à travers le sculpteur Ousmane Sow de renommée internationale.
La série de timbres émise sous l’intitulé « Élégance sénégalaise » célèbre ces femmes belles et séduisantes qui impressionnaient déjà les observateurs d’autrefois et inspiraient les poètes : femmes peules au port altier , linguères de sang royal, signares fortunées de Sénégal ou de Gorée. Même avec de modestes budgets, le souci de l’apparence perd rarement ses droits au Sénégal : boubous, coiffures et bijoux sont choisis avec soin et fréquemment renouvelés. Qu'ils portent l'habit traditionnel ou le costume, les hommes aussi sont attentifs à leurs tenues. En contrepoint, les tenues décontractées de certains touristes déconcertent parfois.
Dans le prolongement des activités anciennes de tissage et de teinture, l’industrie de la mode s’est tout naturellement épanouie dans le pays, avec quelques personnalités de premier plan telles que Colé Ardo Sow, Claire Kane et surtout Oumou Sy, à la fois costumière, styliste, décoratrice et femme d’affaires au rayonnement international.
Le cinéma sénégalais est l'un des plus anciens d'Afrique. Ses représentants les plus connus sont les cinéastes Ousmane Sembène — également romancier — et Djibril Diop Mambéty, auxquels il faut ajouter Tidiane Aw, ou Safi Faye, réalisatrice de films documentaires. Ces productions sont souvent mieux appréciées à l'étranger qu'au Sénégal où beaucoup de salles ont fermé, concurrencées par le marché plus florissant de la vidéo. On remarque également que nombre de films d'origines diverses ont été tournés dans ce pays au climat propice et aux paysages des plus photogéniques. est l'un des plus anciens d'Afrique. Ses représentants les plus connus sont les cinéastes Ousmane Sembène — également romancier — et Djibril Diop Mambéty, auxquels il faut ajouter Tidiane Aw, ou Safi Faye, réalisatrice de films documentaires. Ces productions sont souvent mieux appréciées à l'étranger qu'au Sénégal où beaucoup de salles ont fermé, concurrencées par le marché plus florissant de la vidéo. On remarque également que nombre de films d'origines diverses ont été tournés dans ce pays au climat propice et aux paysages des plus photogéniques.
Les grands noms de la musique sénégalaise contemporaine sont : Youssou Ndour, auteur-compositeur, musicien et interprète de renommée internationale. Baba Maal est un auteur-compositeur, interprète qui se produit internationalement ainsi que Ismael Lô auteur-compositeur, interprète Omar Pène auteur-compositeur et interprète et Coumba Gawlo Seck, auteur-compositeur.
Djembé, sabar, kora, xalam, tambour d'aisselle et balafon font partie des instruments traditionnels. toujours très populaires. Parmi les instruments de percussion, le sabar et le Mbalax désignent à la fois l'instrument de musique, un style de musique et une danse. Ce sont des sons typiques de la culture sénégalaise. Thione Seck qui est un auteur-compositeur-interprète de mbalax a su adapter la tradition et la modernité : il est apprécié par des fans de tous âges au Sénégal. Pape Diouf et Ndongo Lô (Ndongo Lô est décédé le 16 janvier 2005), Ismael Lô ( appelé Bob Dylan sénégalais )sont également des artistes de l'univers du mbalax. Cheikh Lô, auteur-compositeur, musicien et interprète a su allier le mbalax et des influences reggaes. À noter, Viviane Ndour, meilleure artiste sénégalaise 2006 et reine du mbalax, une des rares artistes féminines à avoir su se faire une place. Les instruments à corde telle que la kora connue dans toute l'Afrique de l'ouest sont à présent connus en dehors du continent à travers des groupes de jazz ou de world musique.
Dans « Un grain de vie et d'espérance », la romancière Aminata Sow Fall met en scène la place essentielle occupée par la cuisine sénégalaise dans la culture et la vie quotidienne du pays. La « teranga », ce sens de l’hospitalité cher au cœur des Sénégalais, s'exprime souvent autour d'un plat unique réunissant la famille et les amis. Relativement peu connue à l’étranger en dehors des communautés issues de l'immigration et de quelques restaurants de grandes villes, la cuisine sénégalaise a attiré l'attention des médias avec la publication du livre de Youssou Ndour (artiste) « La cuisine de ma mère » , vibrant hommage aux valeurs familiales comme aux plats relevés et longuement mijotés.
Cette cuisine présente quelques similitudes avec celles des pays d'Afrique de l'Ouest, mais elle accueille d'autres influences, venues d'Afrique du Nord, du Liban, de France ou du Portugal. Elle fait un large usage du poisson et des céréales (riz et mil) dans les plats nationaux, comme la thiéboudienne (riz au poisson), le yassa de poulet, le thiéré, le maffé, , la thiéboukéthiakh, la Soupe-Kandia ou cette préparation plus sophistiquée qu’est le mulet farci à la saint-louisienne. Dans un pays majoritairement musulman, le thé, la tisane de kinkeliba et le bissap l’emportent sur les alcools, mais les bières locales – Flag ou Gazelle – et le vin de palme en Casamance ont aussi leurs adeptes.